Alors que les personnes trans réelles vivent une existence sociale, politique et économique précaire, privées de droits et de représentation politique, une image fantasmatique du «transsexuel» comme grande menace sociale est construite et brandie par les discours du populisme fasciste. Elle a été invoquée comme contre-argument électoral par le président de la République lui-même lors de la commémoration du 84e anniversaire de l’Appel du 18 Juin du général de Gaulle. Avec l’imprécision insultante de quelqu’un qui ignore les lois de réassignation d’identité de genre dans son pays, Macron s’approche d’un groupe d’électeurs potentiels et leur explique en petit comité, comme révélant un secret morbide auquel seuls les hommes du gouvernement ont accès, que l’extrême gauche est quatre fois pire que l’extrême droite, qu’il y a dans leur programme «des choses complètement ubuesques, comme aller changer de sexe en mairie».
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Inutile de vous expliquer, monsieur le Président, que cette ubuesque possibilité existe déjà dans la loi française, à la seule différence que la demande doit être portée devant un tribunal judiciaire. Il n’y a pas de bloc opératoire dans les mairies. Nous avons laissé derrière nous l’ère de l’inquisition sexopolitique, le temp