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Chronique «Ré/Jouissances»

Ne pas se laisser méduser par les images de l’horreur, par Luc Le Vaillant

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Il faut regarder en face le montage fait par Tsahal des atrocités accomplies par le Hamas, le 7 octobre, si on veut affronter l’inhumanité trop humaine de ces actes, au lieu d’en faire un mal absolu et un tabou intouchable.
La capture d'écran d'une vidéo montrant un Palestinien armé près du festival Supernova, dans le désert du Negev, le 7 octobre. (-/AFP)
publié le 28 novembre 2023 à 5h20

Je n’ai pas vu le document, réalisé par Tsahal, illustrant les atrocités commises par les tueurs islamistes de Gaza et projeté récemment à Paris devant quelques députés. Je n’en ai glané que quelques bribes, comme tout un chacun. Réflexion faite, je pense que je me serais rendu à la projection si l’occasion m’en avait été donnée, tant il faut se confronter au réel, même mis en scène. D’autant que revoir l’événement n’est pas le vivre, loin de là. La médiation de l’écran émousse la violence nue et le montage impose un récit particulier qui tient à distance par son ambition démonstrative.

Emetteur-récepteur. L’époque voit prospérer ces techniques qui font de chacun un émetteur et un récepteur, un fournisseur de contenus et un citoyen vidéo-dépendant, ce qui ne veut pas dire visionnaire ni averti. Voyez comme les jihadistes du Hamas portaient une caméra GoPro, char