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Libération
Chronique

Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont retourné leur robe, par Tania de Montaigne

Avocats de profession, les deux personnalités politiques ont longtemps multiplié les déclarations sur l’indépendance de la justice, l’exemplarité des politiques ou contre les aménagements de peines. Jusqu’au moment où ils sont eux-mêmes condamnés.

En haut : Nicolas Sarkozy après le verdict de son procès, à Paris, le 25 septembre 2025. En bas : Marine Le Pen, à la sortie du tribunal, à Paris, France, le 31 mars 2025. (Bastien Ohier. Henrique Campos/Hans Lucas. AFP)
ParTania de Montaigne
écrivaine
Publié le 29/10/2025 à 10h47

Pour mémoire :

1981 : Nicolas Sarkozy obtient un certificat d’aptitude à la profession d’avocat.

1992 : Marine Le Pen prête serment et s’inscrit au barreau de Paris.

7 janvier 2009 : Déclaration de Nicolas Sarkozy, président de la République, sur les réformes présentes et futures dans le domaine de la justice : «D’abord, je veux dire ma totale confiance dans la justice de notre pays. Qu’on m’entende bien. Il ne s’agit pas là de la figure de style obligée, de celui qui, ayant affaire à elle, adopte cette posture prudente et vaguement hypocrite. J’ai réellement confiance dans la justice.»

14 janvier 2012 : Programme de Marine Le Pen, candidate du Front national à l’élection présidentielle de 2012 : «La pratique du pouvoir au plus haut niveau doit être exemplaire et inciter l’ensemble du corps politique et administratif à un usage parcimonieux de l’argent public, notamment via une distinction très nette entre l’usage privé des facilités liées aux fonctions politiques ou administratives, qui doit être facturé au centime près, et leur usage professionnel. La loi prévoirait des sanctions pénales accrues en cas de non-respect de ces obligations.»

26 janvier 2012 : Déclaration de Nicolas Sarkozy, président de la République, sur les réformes en matière judiciaire : «La justice est totalement et complètement indépendante, j’ai veillé à ce qu’il en soit ainsi. La révision constitutionnelle de 2008 a donné une autonomie totale au Conseil supérieur de la magistrature. Je suis