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Nommer l’antisémitisme, d’où qu’il vienne

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Guerre au Proche-Orientdossier
Le rapport du Crif publié ce jeudi 25 janvier montre que les actes antisémites se multiplient en France depuis le 7 octobre. Des violences qui signent la réalité d’un antisémitisme qui est également musulman, et qui n’est pas assez combattu dans notre pays.
Lors d’une marche blanche pour la paix, à Paris le 23 novembre 2023. (Cha Gonzalez/Libération)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 25 janvier 2024 à 22h30

A la suite du pogrom du 7 octobre mené par les terroristes islamistes du Hamas et la réplique militaire brutale d’Israël, on a assisté, en Occident, à un déchaînement de propos et d’actes antisémites sous couvert de solidarité avec les Palestiniens. Le rapport annuel du Crif, publié ce jeudi, recense 1 676 cas d’actes antisémites en France en 2023, une multiplication par quatre en un an, dont 60 % contre les personnes. «Sous couvert», car on perçoit mal le lien entre la politique menée par le gouvernement israélien, que chacun peut critiquer, et l’ensemble des Juifs de la planète sauf à les essentialiser, ce qui est l’essence de l’antisémitisme.

Comment expliquer cette résurgence d’un antisémitisme décomplexé dans les pays occidentaux alors qu’on le croyait circonscrit et renvoyé aux marges de la société, surtout depuis la défaite des nazis en 1945 ? Certes, le vieux fond antisémite de la chrétienté est toujours là, du moins dans sa frange la plus réactionnaire, tout comme celui d’une extrême droite qui plonge ses racines dans la collaboration ou encore celui d’une gauche radicale qui pense que «l’antisionisme donne la permission d’être démocr