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Billet

Non, monsieur Le Maire, les plus de 55 ans ne sont pas des chômeurs comme les autres, par Samira Sedira

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Une fois de plus, les catégories les plus fragiles sont vues comme un vivier d’économies, comme le montre la volonté de Bercy de réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi les plus âgés.
Le 13 avril 2023 à Paris, lors de la douzième journée de mobilisation contre la reforme des retraites. (Jan Schmidt-Whitley/Le Pictorium/Le Pictorium)
par Samira Sedira
publié le 26 novembre 2023 à 19h48

En France on a des idées, mais pas toujours les bonnes. Pour faire des éconocroques, on n’a jamais rien trouvé de mieux que la politique de la greffe : raboter ici pour colmater là-bas. Et, comme toujours, c’est en direction des plus vulnérables que les regards se tournent en premier.

Le Sénat a ainsi adopté la suppression de l’Aide médicale d’Etat pour les travailleurs étrangers en situation irrégulière et l’a remplacée par une aide d’urgence d’Etat (un panier de soins réduits). Ce que les sénateurs n’ont visiblement pas compris, c’est que refuser l’accès aux soins à des personnes en situation de grande détresse ne réglera ni la question migratoire ni celle de l’inflation, mais donnera naissance, au contraire, à de nouvelles problématiques.

Bon pour la casse

Jeudi 23 novembre, ce fut au tour du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, de nous exposer ses solutions pour la France. Là encore, on décide de s’attaquer aux plus vulnérables. Le ministre propose un alignement de la durée d’indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans avec celle des autres demandeurs d’emploi : «Si vous avez plus de 55 ans, la durée d’indemnisation, c’est vingt-sept mois, alors qu’aujourd’hui le lot commun c’est dix-huit mois. Pourquoi ?» s’est interrogé le ministre.