Quand les eaux sales et usées débordent, il est recommandé, pour éviter une aggravation de la situation, de protéger les ouvertures et de localiser l’origine de l’incident. La tâche est ardue, car les discours nauséabonds qui menacent notre commun viennent de toutes parts : populismes de droite, de gauche, il y a un défaut d’étanchéité avéré entre les différentes familles politiques et le locataire de la maison présidentielle s’en accommode très bien.
Combien de temps avant que ces errances idéologiques, cette eau brunâtre dans laquelle on barbote, nous contamine tous ? Cette gale de l’âme, on l’a vue venir. On a assisté aux prémices des symptômes et finalement, les mots l’ont attrapée, la maladie, les mots ont la guerre. Comme elle fait vibrer les cœurs, la guerre, en haut lieu. Sauf quand le combat est celui d’une justice sociale… Ils tonnent, les mots, ils nous sautent à la gorge ; si le choix des métaphores comme «bouclier» tarifaire ou «explosion» de l’austérité semblaient plutôt anodins, on avait tort.
La chansonnette est devenue refrain martelé. L’épidémie de Covid-19 a vu grandir cette rhétorique belliqueuse, avec, entre autres, l’appel aux fantassins de la nation, ces «premières lignes», soignant·e·s, aides à domicile, caissier·e·s, livreurs, éboueurs, vigiles… Des corps épuisés, à peine applaudis, aussitôt oubliés.
Retour à la rhétorique nataliste
A présent, ce sont les femmes qui sont propulsées au premier rang d’un «réarmement démographique». On pourrait ignorer cette nouvelle image guerrière, comm