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«Paris et le désert français» : François Bayrou a oublié que le territoire a bien changé depuis 1947

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En faisant référence à l’ouvrage de Jean-François Gravier lors de son discours de politique générale, le Premier ministre enferme les enjeux territoriaux dans un cadre caricatural, figé et problématique. Et s’appuie sur un géographe pétri de sympathies maurrassiennes et pétainistes, avec une vision nataliste.
François Bayrou pendant son discours de politique général à l'Assemblée le mardi 14 janvier. (Albert Facelly/Libération)
publié le 16 janvier 2025 à 16h27

Un homme viscéralement attaché à Pau, et donc connaisseur du pays dans son organisation générale comme dans ses particularités locales. C’est ce que défend François Bayrou depuis son arrivée à Matignon, pour justifier sa présence aux conseils municipaux de sa ville et son attachement au cumul des mandats. Et tant pis si sa conception du territoire national s’avère approximative, comme il l’a montré à propos de Mayotte.

Au chapitre «Aménagement du territoire» de son discours de politique générale, le Premier ministre a choisi pour seule et unique référence un ouvrage de 1947 qui «a fait beaucoup de bruit à l’époque», a-t-il expliqué : Paris et le désert français, du géographe Jean-François Gravier. Un pamphlet qui dénonce l’accaparement par la capitale des moteurs de la croissance économique et démographique. Soixante-dix-huit ans plus tard, l’idée (maintes fois utilisée entre-temps) trouve une nouvelle jeunesse : «Je crois qu’aujourd’hui, il y a Paris, les grandes métropoles et le désert français, avec un gouffre à chaque étape. Le reste du tissu national, éloigné géographiquement, disparaît médiatiquement et politiquement. L’aménagement du territoire est l’une des grandes questions devant nous, elle touche aux conditions de vie de nos concitoyens, aux services publics, aux transports et au