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Libération
Chronique Ré/jouissances

Philippe K., Léon M. et Alain D., par Luc Le Vaillant

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Souvenirs d’un été inespéré qu’animèrent au masculin pluriel un provocateur malicieux, un champion silencieux et un acteur ombrageux.
Devant la maison d'Alain Delon à Douchy, le 21 août. (Tom Masson/AFP)
publié le 27 août 2024 à 18h10

Les triplés de mon été finissant ne feront jamais trouple. Ces trois hommes viennent d’univers variés et de générations opposées et pourraient volontiers être montés les uns contre les autres. Mais, ensemble, ils ont exalté un pays morbide qui s’attendait à décrépir plus encore et s’en délectait avec un masochisme complaisant. La France olympique a vécu l’inattendu d’une saison privilégiée qui durera ce que durent les roses. Jetant un œil surpris à son décolleté, elle a découvert que son abondance flétrie et son image affaissée connaissaient une soudaine embellie. Il lui était tellement agréable de vivre d’illusions qu’elle s’est jetée au cou de ces médaillés de diverses obédiences comme s’il était salvateur de s’intoxiquer aux métaux lourds.

Katerine, le gigoteur bleu de France. Ce soir de juillet, la pluie battante donne à la cérémonie d’ouverture des JO une onction tragique que Philippe Katerine réussit à transformer en comédie parodique. Déluge ou pas, l’ambianceur prouve que rien ne doit être pris exagérément au sérieux. Surgissant de sous la cloche argentée chère aux restaurants étoilés, il apparaît bébé chanteur et agneau gigoteur, poupon blond et rôti barbu. Il est à la fois divin enfant et faune hippie. Lascif et indolent, fle