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Chronique «Economiques»

Police et discriminations aux Etats-Unis

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Face à la violence policière, faut-il réduire le nombre de policiers dans les quartiers noirs ? Rien n’est moins sûr. Car en réduisant le nombre d’homicides, la présence de la police protège d’abord les victimes noires.
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publié le 13 juillet 2021 à 5h59

Un peu plus d’un an après le meurtre de George Floyd, le débat reste vif autour de la violence policière à l’égard des Noirs américains. Pour la réduire, certains pensent que la seule solution est de supprimer la police, ou en tout cas de réduire drastiquement la présence policière en lui substituant dans une large mesure d’autres moyens comme les associations de quartier ou les services sociaux. Mais une forte majorité des Noirs (81 %) souhaite au contraire qu’il y ait autant ou davantage de présence policière dans leurs quartiers : en effet, supprimer la police risque d’augmenter la criminalité.

La recherche montre que chacun de ces points de vue est partiellement justifié. D’un côté, la police arrête les Noirs plus souvent que les Blancs pour des infractions mineures. Mais, d’un autre côté, la présence de la police réduit les homicides, et cet effet protecteur est beaucoup plus marqué pour les victimes noires. Pour qu’une réforme de la police bénéficie vraiment aux Noirs américains, elle doit soigneusement prendre en compte à la fois les effets sur les accusés et sur les victimes de cette communauté.

Aux Etats-Unis, les Noirs font moins confiance à la police que les Blancs : 39 % d’entre eux (contre seulement 9 % des Blancs) ne sont pas sûrs que la p