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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Portrait du pacifiste en chien battu, par Luc Le Vaillant

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Pathétique monologue témoignant d’une incapacité à entrer en guerre à l’heure où le maître-chien du Kremlin, autocrate vengeur, mériterait pourtant le pire.
Manifestation en soutien à l'Ukraine, à Vienne le 24 février. (Georg Hochmuth/APA. AFP)
publié le 12 mars 2024 à 6h15

J’ai parfois l’impression que mon pacifisme est un chien stupide qui revient de ses maraudes, la truffe réjouie et le nez en l’air, joliment inconscient de la dramaturgie du moment. Il semble se ficher comme d’une guigne du sort de l’Ukraine. Entre sa niche dorée et ses divagations champêtres, il vit sa vie sans s’inquiéter des bruits de bottes qui s’intensifient, des têtes d’ogives qu’on dégivre ou des munitions que personne ne réussit à livrer comme promis aux agressés de l’Est. Ahuri et négligent, il bave sa gentillesse irraisonnée sur le velours côtelé du canapé spacieux où siestent mes raisonnements géopolitiques spécieux. Samuel Huntington et son choc des civilisations furieusement réveillées y font la peau à Francis Fukuyama et à sa fin de l’histoire, rêverie parfaitement oubliée maintenant que recommence le pire.

Il a fallu qu’Emmanuel Macron, chef des armées, évoque l’idée d’envoyer des troupes au so