J’ai parfois l’impression que mon pacifisme est un chien stupide qui revient de ses maraudes, la truffe réjouie et le nez en l’air, joliment inconscient de la dramaturgie du moment. Il semble se ficher comme d’une guigne du sort de l’Ukraine. Entre sa niche dorée et ses divagations champêtres, il vit sa vie sans s’inquiéter des bruits de bottes qui s’intensifient, des têtes d’ogives qu’on dégivre ou des munitions que personne ne réussit à livrer comme promis aux agressés de l’Est. Ahuri et négligent, il bave sa gentillesse irraisonnée sur le velours côtelé du canapé spacieux où siestent mes raisonnements géopolitiques spécieux. Samuel Huntington et son choc des civilisations furieusement réveillées y font la peau à Francis Fukuyama et à sa fin de l’histoire, rêverie parfaitement oubliée maintenant que recommence le pire.
Il a fallu qu’Emmanuel Macron, chef des armées, évoque l’idée d’envoyer des troupes au so