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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Pour faire perdre le RN, mieux vaut Le Pen que Bardella, par Luc Le Vaillant

Et s’il était préférable de sauver de l’inéligibilité la fille du fondateur du Front national, tant l’inconsistant Bardella paraît être un meilleur candidat à l’Elysée ?

Jordan Bardella et Marine Le Pen, lors de la réception des groupes parlementaires à Matignon par le Premier ministre Bayrou, le 16 décembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 24/03/2025 à 19h08

C’est la première fois que je souhaite le meilleur à Marine Le Pen. Pour que la France ne tombe pas dans les pattes du RN, mieux vaut que la justice la dispense de toute peine d’inéligibilité et que la candidate présumée puisse se présenter à la présidentielle de 2027. A mon humble avis assez peu autorisé et tout à fait péremptoire, Bardella a plus de chances d’être élu que Le Pen. Il est donc préférable que les magistrats maintiennent sur le terrain électoral la fille de Jean-Marie afin qu’elle essuie un quatrième échec.

Mon argumentaire est uniquement tactique. Je me soucie modérément de ces histoires d’assistants parlementaires au Parlement européen. Mes préoccupations en la matière sont d’un amoralisme assez faisandé. Tant qu’il n’y a pas d’enrichissement personnel, je m’évite de grimper au cocotier de l’exemplarité. Ma vision des choses paraîtra cynique, mais je conçois qu’un parti politique qui croit en sa destinée tente de pallier ses défaillances financières et de dépasser les limites que lui imposent les scrutins contraires. Charge ensuite aux fraudeurs d’être assez futés pour ne pas se faire choper. Et tant pis pour eux s’ils se font prendre. D’autant que je sais qu’ils instrumentaliseront de toute façon les décisions des tribunaux. Blanchis ? Leur argumentaire sera le suivant : «Not