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Pour Macron, la défaite est un os de seiche : impossible à avaler, par Samira Sedira

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Elections législatives 2024dossier
La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale est le signe évident d’un déni de démocratie de la part du clan macroniste. Mais aussi, et surtout, d’un déni de reconnaissance.
Emmanuel Macron à Woodstock, ce jeudi. (Ludovic Marin/AFP)
par Samira Sedira
publié le 20 juillet 2024 à 13h30

Depuis la réélection aux forceps de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale avec 220 voix (dont 17 voix de ministres démissionnaires toujours en poste au mépris de la séparation des pouvoirs inscrite dans la Constitution), beaucoup parlent, à raison, de déni de démocratie.

Déni de démocratie, mais aussi, et surtout, déni de reconnaissance. Le mot reconnaissance qui a beaucoup voyagé à travers les âges renferme à lui seul de multiples significations. Parmi toutes ses définitions, en voici une sur laquelle nous pourrions tous nous accorder : faire exister quelqu’un ou un groupe en lui accordant une place unique. Et c’est exactement ce que le gouvernement Macron ne concède pas à ses concitoyens.

Entre renaissance et reconnaissance, il n’y a pourtant rien d’infranchissable.

Si le mot reconnaissance était un fleuve (puisque la mode est au plouf), on y verrait madame Braun-Pivet nager à contresens, au lieu de se laisser porter, en dépit des méandres, des tourbillons et autres courants contraires. Cette nage pratiquée par tout le clan macroniste depuis maintenant sept interminables années, que l’on pourrait appeler la brasse de Narcisse, tant ceux qui la pratiquent ne se soucient que de leur propre survie, et tant pis si autour ça coule à pic, est bien celle qui a permis à Yaël Braun-Pivet de se maintenir