Allez, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Dimanche prochain, je voterai Raphaël Glucksmann sans hésitation aucune. Avant d’en détailler les arguments, je dois reconnaître qu’il s’agit d’une adhésion plus affective que rationnelle. Moi aussi je me laisse guider par mes émotions et je trahis la démocratie pour rallier l’«émocratie». La suicidaire stratégie de rupture de Mélenchon m’horripile tant que voter PS est la meilleure façon de faire bisquer le gourou guerrier qui fut mon choix en 2017 et qui depuis clive et cogne. Je suis prêt à tout pour ulcérer le furibard ultime qui charcute en furieux l’unité du pays. Je rêve de doucher les ardeurs de ses boutefeux qui s’acharnent à incendier la civilité citoyenne en opposant les identités et les communautés. Je leur en veux d’autant plus qu’ils prétendent être les représentants exclusifs d’une gauche d’appellation contrôlée aux origines purement sourcées.
Evolutions croisées. Avec Glucksmann, nous venons pourtant d’horizons différents et de courants de pensée peu sécants. Il a toujours été soucieux de géopolitique quand j’ai longtemps borné mon regard à la proximité sociale et au village sociétal. Il est bien plus atlantiste que je ne le serai jamais. Cela lui vient d’un atavisme familial. Son philosophe de père, André Glucksmann, a toujours vu dans l