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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Pour moi, ce sera Glucksmann, par Luc Le Vaillant

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Elections européennes 2024 dossier
Explication anticipée de mon vote pour la tête de liste PS aux européennes, dans l’espoir qu’une gauche inventive en finisse avec la fureur destructrice insoumise.
Raphaël Glucksmann lors d'une réunion de campagne au Zénith de Paris, le 30 mai 2024. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 4 juin 2024 à 7h03

Allez, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Dimanche prochain, je voterai Raphaël Glucksmann sans hésitation aucune. Avant d’en détailler les arguments, je dois reconnaître qu’il s’agit d’une adhésion plus affective que rationnelle. Moi aussi je me laisse guider par mes émotions et je trahis la démocratie pour rallier l’«émocratie». La suicidaire stratégie de rupture de Mélenchon m’horripile tant que voter PS est la meilleure façon de faire bisquer le gourou guerrier qui fut mon choix en 2017 et qui depuis clive et cogne. Je suis prêt à tout pour ulcérer le furibard ultime qui charcute en furieux l’unité du pays. Je rêve de doucher les ardeurs de ses boutefeux qui s’acharnent à incendier la civilité citoyenne en opposant les identités et les communautés. Je leur en veux d’autant plus qu’ils prétendent être les représentants exclusifs d’une gauche d’appellation contrôlée aux origines purement sourcées.

Evolutions croisées. Avec Glucksmann, nous venons pourtant d’horizons différents et de courants de pensée peu sécants. Il a toujours été soucieux de géopolitique quand j’ai longtemps borné mon regard à la proximité sociale et au village sociétal. Il est bien plus atlantiste que je ne le serai jamais. Cela lui vient d’un atavisme familial. Son philosophe de père, André Glucksmann, a toujours vu dans l