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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Pour un Etat dealeur, par Luc Le Vaillant

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Pendant que le président Macron gonfle ses biceps sécuritaires, autant se souvenir que légaliser le cannabis permettrait de mieux assurer la protection des populations.
Le président Macron, lors de sa visite surprise à la cité de la Castellane, à Marseille, le 19 mars 2024. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 25 mars 2024 à 13h37

Messieurs du gouvernement, estimables élus du peuple qui avaient décidé de mener la lutte contre la drogue à grand renfort de barnums intitulés «Place nette», je vous demande de vous arrêter. Votre tintamarre sent à plein nez l’esbroufe et la galéjade. Ce ne sont que coups de menton et postures martiales à destination des gogos. La seule manière durable de limiter le narcotrafic est que l’Etat assure la commercialisation du cannabis tout en médicalisant l’accès aux autres substances vénéneuses.

Pétarade marseillaise

L’autre jour à Marseille, une triplette infernale a joué les gros bras. Il y avait là le Président en personne. Battling Manu a la faiblesse de penser que sa présence galvanise les troupes. Le voilà donc qui se réinvente en adjudant prêt à brailler des «en avant, les petits gars !» aux renacleurs comme aux envapés. A la Castellane, il plastronnait bras croisés devant les préfets et autres sommités locales en grand uniforme. C’est comme si ses récents biceps immortalisés par sa photographe particulière devaient faire craquer les coutures du costume bleu, et qu’il n’avait quitté qu’à regret ses gants de boxe.

On entendait presque grincer sa mâchoire, tel Mike Tyson prêt à dévorer l’oreille du