Cessez de vous inquiéter ! Je vais résoudre la crise récurrente du système en deux temps, trois mouvements et une nouvelle Constitution. Je vais redonner de la vigueur à la démocratie et du pouvoir au politique. Arrêtez de grogner, de gémir et de ricaner ! Grâce à mon inventivité, les élus relégitimés retrouveront la force d’appliquer leur programme.
Je n’ai jamais étudié le droit public, lui ayant préféré la philosophie. Je vais donc me contenter de tracer les grandes lignes de notre avenir commun. Ensuite, je laisserai aux spécialistes le soin de visser les boulons des articles nécessaires et de les truffer d’alinéas subsidiaires. L’intendance suivra, comme disait de Gaulle, dont je me réjouis de supprimer l’une des œuvres les plus abouties.
Cette règle du jeu de la Ve République a tenu plus d’un demi-siècle tant que le bipartisme verrouillait les aléas des radicalités. Je vais également jouer à saute-mouton avec la VIe République, chimère intéressante relancée par LFI. L’ennui, c’est que les mœurs conflictuelles de cette secte dévouée à son seigneur et maître nourrissent ma méfiance et rendent suspect son éloge du contrôle citoyen.
J’aurais pu commencer par l’énumération des droits fondamentaux. Mais le mode de scrutin est l’élément le plus attendu par tous ceux qui n’en peuvent plus de cette noria de démissions, de cette rumba de nominations et de ce tralala de motions de censure.
Je propose, donc, de recourir à la proportionnelle intégrale à un tour. Le parti arrivé en tê