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Billet

Pourquoi les dictateurs aiment les élections truquées, par Serge July

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A l’instar de Poutine «réélu» président de la Russie le 17 mars, ce qui compte pour les autocrates n’est pas tant le triomphe attendu que la soumission du peuple. Grâce à de faux scrutins, ils sont autorisés à faire ce qu’ils veulent de leur pouvoir.
Le président russe Vladimir Poutine au siège de sa campagne, à Moscou, le 18 mars. (Natalia Kolesnikova /AFP)
publié le 18 mars 2024 à 18h00

Le fait de recourir à une élection au suffrage universel n’est pas une garantie démocratique. Pour être démonstratif, le régime qui voudrait obtenir un brevet en la matière devrait par la même occasion assurer aux oppositions et aux minorités un respect vigilant et permanent, protéger la séparation des pouvoirs, garantir l’indépendance de la justice et le fait que la liberté de chacun soit respectée en tous lieux et à toute époque, ou que la corruption ne soit pas devenue systématique au sein de l’appareil d’Etat. Toutes choses qui ne sont pas en usage dans la fédération de Russie…

D’ailleurs, Vladimir Poutine en est tellement convaincu qu’il se pose depuis des années comme l’opposant numéro 1 aux sociétés démocratiques occidentales, qu’il accable de tous les maux et de tous les vices au profit des régimes autoritaires et des dictatures religieuses.

Ce qui compte : la soumission du peuple. Il est remarquable que tous les dictateurs, les plus violents, les plus sévères, les plus meurtriers, les plus étrangers à tout humanisme, tous ceux qui revendiquent la maîtrise de tous les appareils d’Etat, qui prétendent avoir supprimé tous les imprévus, ont une passion pour les élections générales truquées, pour les faux plébiscites, se délectant