L’agression contre l’Ukraine est tout droit sortie d’une géopolitique que l’on pensait révolue. Le magazine Time vient de titrer sur «Le retour de l’histoire», sur fond de char d’assaut en noir et blanc. Pire, les rodomontades nucléaires du «maître du Kremlin» ressuscitent une paléontologie de guerre froide : revoilà les titans balistiques et Docteur Folamour, l’apocalypse atomique et l’atoll de Bikini.
Retour de l’histoire ? Vraiment ? Pauvre «histoire»… Il serait bon de s’entendre sur le mot.
Etre historienne ou historien peut être dangereux, comme le montre le sort de certains de nos collègues russes. Pour éviter les visites matinales de la police et les simulacres grotesques d’une «justice» qui n’en est pas une, il vaut mieux travailler sur Ivan le Terrible ou Catherine II que sur les crimes de Staline. La dissolution récente, par une «justice» qui n’en est pas une – car elle est inféodée au pouvoir exécutif – de l’association Memorial, dont la branche française est présidée par Nicolas Werth, a fait suite à la condam