Elles sont vingt. Côte à côte, sur deux rangées de dix. Et c’est l’information essentielle : elles sont vingt. Vêtues de couleurs vives, comme le public d’une émission de variétés, ou d’un jeu. Mais elles ne jouent pas. C’est une émission sinistre. Certaines se tiennent la main pour se donner du courage. Ces vingt femmes souffrent d’être là. Pour la première fois, ce sont elles qui font image, occupantes légitimes de l’écran de cette émission de Mediapart comme celui qu’elles accusent le fut de longues décennies. Et encore aujourd’hui, quand PPDA trône en paria en couverture de Paris Match, c’est toujours lui, lui, lui, qui est au centre de l’histoire. Mais leur groupe n’est pas une image de dissidence, un hacking énervé, du style Adèle Haenel aux césars. On se lève et on se casse. C’est une image immobile, installée, un petit parlement tremblant d’émotion. Elles y sont, elles y restent. Il récitait l’actualité, elles la fabriquent.
«Simplement quelqu’un»
Et pour raconter un système, une impunité de 25 ans, cette image sans précédent vaut toutes les paroles. Avec quels mots raconter cette histoire aux petits enfants de l’an 2050 ? Il était une fois, dans un pays, la star de la principale chaîne privée française, qui était un agresseur en série, le soir dans les bureaux déserts. Il interrogeait des ministres, des acteurs. Parfois, il frôlait l’incident, comme cette