On aura été témoins de tant de gestes exceptionnels, cet été olympique ; on aura fêté et célébré le courage, la force, la capacité à dépasser ses limites. Qu’est-ce qu’un exploit ? C’est une «action d’éclat, héroïque», c’est une prouesse, selon les définitions. Comme on aime y assister, les regarder. Aujourd’hui, une femme s’apprête à accomplir un exploit. Sa force est inimaginable. Son courage est sans pareil. Elle n’est porteuse d’aucun drapeau à moins qu’elle ne les porte tous. Aucune médaille ne viendra la récompenser : tout juste espère-t-on qu’elle sera entendue. C’est elle qui nous regarde. Elle nous invite à nous pencher sur l’abîme dans lequel elle n’a pas sombré ; qu’on y plonge, avec elle. Cette femme se prénomme Gisèle. Si je n’écris pas son nom de famille, c’est qu’il n’est pas le sien, il appartient à celui qui fut son mari, devenu un bourreau.
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Gisèle détient un savoir terrible et monumental ; elle porte la fin d’une illusion à laquelle on continue à s’accrocher. Elle vient confirmer la fin d’un mythe qui a tous les atours d’un déni collectif : le mythe du monstre. Ce monstre si