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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Quand le politique reprend le pouvoir, par Luc Le Vaillant

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Par temps de guerres militaires et douanières, les élus autoritaires retrouvent un crédit que leur avaient ravi l’économie, la justice et les médias.
Dans un bureau de traders à New York, le 9 avril 2025. (Timothy A. Clary/AFP)
publié le 14 avril 2025 à 22h28

Il existe quatre grands pouvoirs, conséquents et souvent sécants, qui se défient et s’interpénètrent, se disqualifient et se jalousent. Et qui sont entrés en turbulence ces derniers temps.

1) Le pouvoir politique résurgent. On l’a longtemps cru endormi dans les bras de Morphée à l’heure de la fin de l’histoire. Voilà qu’il se réveille de fort méchante humeur dans ceux de Trump, Poutine, Orbán et compagnie. J’ai longtemps déploré que le pouvoir politique soit devenu le parentGpauvre des démocraties avachies et soit pris pour cible par des citoyens qui le débinaient avant de s’abstenir. Les élus étaient disqualifiés avant de n’avoir rien fait. Ils étaient moqués comme les clowns tristes d’un cirque au chapiteau troué où les jongleurs se prenaient les quilles colorées sur le nez. L’illibéralisme a le mérite de faire bouger les choses, dommage que ce soit dans le mauvais sens. Il n’est pas certain que les forces progressistes, trop respectueuses des contre-pouvoirs, s’autoriseraient à renverser la table. Ou alors, comme en 1793 et en 1917, elles se doteraient d’un Comité de salut public et feraient passer les oukases d’une avant-garde pour la volonté populaire. Voyez comme chez LFI, on continue à encenser Robespierre! Il faut aussi admettre que, quand elle accède aux responsabilités, la gauche de gouvernement s’englue souvent dans un marais d’empêchements et un bourbier de renoncements.

2) Le pouvoir économique défié. Depuis la chute du mur de Berlin, le pouvoir écon