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Libération
Chronique Ré/jouissances

Raquel Garrido, grandeurs et misères d’une rebelle inattendue, par Luc Le Vaillant

Le conflit entre la députée La France insoumise et son parti profite pour l’instant à la réfractaire, tant les êtres en rupture sont adulés jusqu’à ce qu’ils se cognent au réel revêche et au collectif rancunier.

Raquel Garrido jeudi 9 novembre, à Paris. (Claudia Greco/Reuters)
Publié le 13/11/2023 à 7h06

L’individualisme régnant adore les réticents et les rétifs qui crachent leur venin à la face du pouvoir finissant, David frondeurs ridiculisant les Goliath faiblissants. La foule sentimentale s’emballe pour les bravaches qui y vont à la hache, décapitant la statue du commandeur, et pour les passionarias en rupture de ban qui se haussent du col et montent dans les aigus face aux chefs d’orchestre à la baguette impérieuse. La société du spectacle préfère celles qui se la jouent cavalières solitaires face à la meute compacte et amazones musculeuses prêtes à rentrer dans l’octogone qui abrite les combats de MMA et, désormais, les débats internes aux partis politiques.

Mise à l’index par LFI, Raquel Garrido est déchue pour quatre mois de sa fonction de porte-parole de son parti de toujours. Sonore et trébuchante, cette sanction est une espèce de façon de rendre la monnaie de sa pièce à une députée qui, ces temps derniers, n’hésitait pas à l’ouvrir à sa guise. Cela donne de l’emphase à une rupture déjà bien avancée avec Jean-Luc Mélenchon. Si elle a toujours eu le verbe haut et le coffre fort, Garrido savait se ralli