Comment ne pas louer la déclaration d’intention de quatre ministres de l’Education (français, italien, grec et chypriote) qui, le 16 novembre, à Paris, ont affirmé leur intention de renforcer l’enseignement du latin et du grec ?
Ces langues et disciplines se portent mal, car elles font l’unanimité contre elles. A droite, une certaine droite, on leur reproche d’être inutiles et, donc, superflues – à ce compte-là, supprimons toutes les disciplines scolaires en dehors de l’atelier CV ou lettre de motivation. A gauche, une certaine gauche, on leur reproche leur élitisme (et les mathématiques ?) ainsi que le capital culturel nécessaire pour les approcher, alors que, tout professeur de lettres classiques vous le dira, ce sont des «matières à travail», des disciplines émancipatrices que les sociologues opposent aux «matières à talent», supposées plus perméables aux héritages familiaux. Avec elles, au fond, ce sont toutes les disciplines et exercices littéraires qui sont visés : à bas la dissertation, vive le QCM, comme aux Etats-Unis.
Parlons-en, de l’Amérique, dont le spectre hante l’Europe : dans un entretien au Point, le ministre français ne peut s’empêcher de dire que cette initiative européenne est, entre autres, une réponse au(x) woke. Outre que ce mot a une consonance irrésistiblement culinaire et évoque un plat (contenant et contenu) bien appétissant, raison pour laquelle, sans doute, il a supplanté, dans la communication du gouvernement, un autre épouvantail, l’«islam