Menu
Libération
Chronique «Médiatiques»

Retaillite aiguë dans les télés, par Daniel Schneidermann

Article réservé aux abonnés
Après la sarkozyte et la lepénite, c’est au tour du ministre de l’Intérieur de susciter un mal étrange : l’addiction médiatique à un homme forcément irréprochable, si l’on en croit les débats sur CNews.
CNews, l'une des rédactions audiovisuelles qui règlent la circulation de l'information. Ici, lors d'une conférence de presse en mai 2025. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 7 juin 2025 à 7h47

Dans les rédactions audiovisuelles qui règlent la circulation de l’information, on déplore désormais, paraît-il, une crise de «retaillite aiguë». C’est l’éditorialiste Elizabeth Martichoux qui le révèle à la mi-journée sur LCI, sans préciser néanmoins si le terme désigne une pathologie, une addiction, une obsession, une soumission, une allergie au ministre de l’Intérieur, ou tout cela à la fois. Ces accès de fièvre sont caractéristiques du cluster médiatique que l’on a vu, au cours des dernières années, atteint d’accès de lepénite, de bardellite, de mélenchonnite, de trumpite, de poutinite, sans remonter à la grande pandémie de sarkozyte de 2007.

Cas pratique de retaillite. Au même moment, sur CNews, s’exprime un représentant du syndicat Alliance. On vient d’apprendre que le policier qui a tué le jeune Nahel à Nanterre en 2023 après un refus d’obtempérer (une semaine d’émeutes) sera jugé pour «homicide intentionnel», c’est-à-dire pour meurtre. Effroi général sur le plateau de Sonia Mabrouk. Il y aurait eu tant d’autres solutions juridiques plus favorables au fonctionnaire ! se navre le chroniqueur (ex-magistrat) Geor