Ça y est, on voit enfin le bout du tunnel, on reprend lentement le dessus sur le virus, on va donc enfin pouvoir en revenir aux choses sérieuses. On en avait visiblement besoin. Devant l’Assemblée nationale, on réclame, par exemple, une justice davantage chevillée à la police. C’est l’urgence actuelle. «Si cette mobilisation s’avère efficace et très forte, les digues céderont, c’est-à-dire les contraintes de la Constitution», lance le 19 mai dernier le secrétaire général du syndicat de police Alliance. Le monde d’après, c’est aussi cela, pouvoir enfin revenir à l’essentiel : discuter, en plein air, peinard, de l’intérêt ou non d’une Constitution républicaine. Le dirigeant du PS, parti qui un jour eut le pouvoir, réclame quant à lui un «droit de regard» des policiers sur les peines judiciaires. Un drôle de vent venu du Capitole (enfin, de l’ancien) a soufflé ce jour-là sur l’Assemblée nationale. Pas de cornes de bisons mais celles, tout aussi grotesques, de Zemmour, Bigard, De Villiers, ainsi que du ministre de l’Intérieur, manifestant contre son homologue de la Justice. La vie politique est quand même formidable : on sort juste à temps de la crise sanitaire pour pouvoir entrer de plain-pied dans la campagne présidentielle. Qui s’annonce palpitante, avec des thématiques fortes, des unions incertaines.
Partout on revient aux affaires, après des mois d’immobilisation forcée. Partout on s’efforce de montrer qu’on n’a pas perdu la main. Au-dessus de Gaza, on fait pleuvoir l