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Chronique «Médiatiques»

Rodolphe Saadé, tycoon «rassurant», par Daniel Schneidermann

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Dans la même semaine, le dirigeant du groupe CMA-CGM et nouveau propriétaire de BFM TV et de RMC montre deux visages à ses nouvelles troupes : le bon et le méchant.
En 2022, Rodolphe Saadé, à son arrivée à l'aéroport d'Alger, lors d'une visite officielle du président Macron en Algérie. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 24 mars 2024 à 14h18

Rodolphe du mardi, Saadé du vendredi. Mardi 19 mars encore, tout allait bien à BFM. En visite dans les locaux de sa nouvelle acquisition, le nouveau propriétaire, Rodolphe Saadé, par ailleurs propriétaire du groupe CMA-CGM (commerce maritime et logistique), se montrait «rassurant». Il «cherche à rassurer» (20 Minutes), «tente de rassurer (Télérama), ou même «rassure» (le Figaro), tandis que le Monde précisait que le tycoon «assure qu’il ne sera pas interventionniste» sur l’information.

Dans le récit du Monde, on apprenait que Saadé s’inscrirait dans la continuité de BFM TV et de RMC, pour peu que le personnel se montre «aligné sur les mêmes valeurs» que celles du groupe et de sa famille. Et d’énumérer ces valeurs économico familiales : «Esprit d’initiative, loyauté à l’entreprise, audace, et volonté de bien faire.» Quid, s’agissant d’un organe d’information, de cette «loyauté à l’entreprise» ? Que se passerait-il en cas de scandale touchant aux activités de frêt du nouveau patron ? «Je ne réagirai pas bien et je le ferai savoir», répondait Saadé, précisant qu’il reconnaissait la nécessité de l’information, mais qu’il y a «manière et manière». Il jugerait «très ag