Cette folle campagne des législatives, qui nous aura fait vivre le pire comme le meilleur de ce que peut offrir le spectacle politique, aura permis de faire émerger trois personnalités à gauche. Trois quadras qui représentent peut-être l’avenir et l’espoir d’une force politique qui s’est beaucoup égarée ces dernières années et qui, soudain, se trouve ragaillardie par sa capacité à faire barrage au Rassemblement national. Ragaillardie mais pas totalement victorieuse. Si elle se montre clivante, outrancière et dictatoriale, comme l’a encore montré Jean-Luc Mélenchon dimanche soir en intervenant seul à 20 heures pour couper l’herbe sous le pied de ses camarades, elle fera le jeu du Rassemblement national qui n’aime rien tant que prospérer sur les clivages. Non, elle va devoir composer, discuter, faire des concessions, élaborer des compromis si elle veut pouvoir peser et exister.
Et ces trois-là ont montré qu’ils en étaient capables. François Ruffin d’abord, qui a lancé le 10 juin, peu après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, l’idée d’un Front populaire, seule façon à ses yeux de faire barrage à une ex