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Billet

Sanna Marin, le droit à la bamboche

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Après la diffusion d’images la montrant en train de faire la fête, la Première ministre finlandaise a dû se plier à un test antidrogue et présenter des excuses. Dans un monde où la mise en scène de nos vies privées est omniprésente, on ferait bien d’arrêter d’exiger de nos responsables politiques des comportements irréprochables.
La Première ministre finlandaise, mercredi. (HEIKKI SAUKKOMAA/AFP)
publié le 29 août 2022 à 22h07

Concluons d’avance, afin que ne subsiste aucune des ambiguïtés que je vais ensuite me régaler à souligner. La Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a le droit de faire la fiesta, de brailler des chansons lors d’un karaoké et d’avoir des copines un peu parties, un peu nazes qui montrent leurs seins. Je dirais même qu’elle a le devoir de s’amuser, de délirer et même de se laisser aller à quelques excès, boissons, fumettes et compagnie, tant qu’elle est en état de reprendre les manettes au matin, gueule de bois ou pas. D’ailleurs, j’espère qu’Elisabeth Borne en prendra de la graine et qu’elle aussi se laissera aller à danser la rumba, si elle ne le fait déjà. Maintenant développons les leçons à tirer de tout ça.

1) L’exemplarité est une calamité

Les dirigeants politiques ne sont pas des saints, et c’est tant mieux. Il est important qu’ils continuent à nous ressembler. Ce sont des humains avec leurs désirs et leurs faiblesses, leurs envies sporadiques de déconnade et de régression pour faire sauter le couvercle qui pèse sur leurs actions et met leurs journées sous cloche. Les pays du nord de l’Europe ont des exigences féroces envers leurs représentants. Ils doivent demeurer des citoyens absolument ordinaires, des monsieur et madame Tout-le-Monde qui prennent le mét