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Sauve-qui-peut la démocratie ou sauve-qui-peut Macron, par Serge July

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Le Président, qui souffrait de ne pas avoir les mains libres à l’Assemblée, pense faire d’une pierre deux coups avec la dissolution : il procède à un acte démocratique tout en rêvant de s’offrir une majorité qu’il pense pouvoir tailler dans un rassemblement anti-RN.
Lors de l'annonce de la dissolution au QG de campagne de Raphaël Glucksmann à Paris, dimanche 9 juin. (Mathias Benguigui/Libération)
publié le 10 juin 2024 à 12h50

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Enfin on appelle un chat un chat.

Depuis l’agression russe et le déclenchement de la guerre en Ukraine, on sait que le nouveau monde valorise les régimes autoritaires, surnommés en Europe les démocraties illibérales, prêtes à amputer plusieurs des libertés essentielles face à des démocraties parlementaires qui ont hérité d’un ensemble de droits fondamentaux qui garantissent entre autres, mais c’est un bon indice, la protection des droits des minorités, culturelles et politiques. Il existe plusieurs modèles de démocraties illibérales : le modèle hongrois, le modèle poutinien, le modèle trumpiste… Les Français et leur président ont fait depuis longtemps comme si ces modèles ne les concernaient pas, comme s’ils n’étaient pas du tout contagieux. Ils le sont.

Il y a un argument souvent utilisé à l’égard de toutes ces nouveautés castratrices : en politique, on n’a pas tout essayé, et donc pourquoi pas essayer le RN, la version apparemment soft du FN facho et violent. A cette tentation de tout essayer en se bandant les yeux et en se bouchant les oreilles, il y a une réponse populaire que j’aime beaucoup :