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Lors de chaque campagne pour les européennes – mais aussi en 2005 au moment du référendum sur le traité de Constitution pour l’Europe –, un combat politique se déroule autour de la question de savoir si s’affrontent plusieurs conceptions de la construction de l’Union ou si, tout simplement, les débats opposent les pros aux antieuropéens, ceux qui souhaitent y rester et ceux qui veulent en sortir, même sans le dire. C’est ce dernier clivage que Gabriel Attal a voulu réinstaller quand il a déclaré, lors de son déplacement en Bretagne jeudi 9 mai, que le programme du Rassemblement national était une «organisation méthodique» de sortie de l’Union et que «cette élection du 9 juin, c’est un référendum pour ou contre l’Europe».
Les problématiques européennes sont complexes et fantasmatiques. Le Premier ministre veut donc, pour mobiliser son camp, simplifier l’alternative du scrutin. C’est de bonne guerre puisque la force de l’extrême droite réside souvent dans la simplification à outrance de tous les sujets. Et la simplification suprême, en politique, c’est la désignation d’un bouc émissaire. Lon