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Sous prétexte de les «protéger», la droite s’attaque aux enfants trans

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LGBT +dossier
Une proposition de loi des sénateurs Les Républicains a pour ambition d’interdire toute transition sociale et médicale avant 18 ans. Une volonté contraire à leur sacro-saint combat de la protection de l’enfance.
Lors de la marche de l’ExisTransInter, le 14 mai 2022 à Paris. (Xose Bouzas/Xose Bouzas)
publié le 19 mars 2024 à 19h13

«Il y va de la protection de l’enfance.» Le revoilà brandi, ce fameux étendard «pas touche aux enfants». Utilisé à tort et à travers depuis des décennies en France, lors de la légalisation du mariage pour tous, de l’interdiction des thérapies de conversion pour les mineurs ou de la dépénalisation de l’avortement. Cette fois-ci, sous prétexte de les «protéger», les sénateurs Les Républicains s’attaquent aux enfants transgenres, avec une proposition de loi faite d’interdictions : «interdire de prescrire des bloqueurs de puberté aux mineurs […], interdire la prescription et l’administration d’hormones croisées aux mineurs ainsi que la chirurgie de réassignation sexuelle», énumère ce mardi 19 mars la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio dans les colonnes du Figaro.

Preuve d’une méconnaissance totale du sujet, certaines inquiétudes énoncées par la sénatrice du Val-d’Oise (dont l’autre fait d’arme récent aura été de voter contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution) ne constituent en rien une réalité dans le pays. Celle qui dit vouloir interdire «la chirurgie de réassignation sexuelle» (on ne saura pas de laquelle il est question, puisqu’il en existe des dizaines plus ou moins invasives) devrait pourtant savoir que de telles opérations ne se pratiquent pas chez les moins de 18 ans en France. Aujourd’hui, seule la mammectomie, soit l’ablation de la poitrine, peut s’effectuer à partir de 16 ans, avec l’accord systématique des parents et après un lon