Menu
Libération
Chronique «Philosophiques»

Sur le campus de «The Chair», la guerre est déclarée

Article réservé aux abonnés
Chronique «Philosophiques»dossier
La minisérie diffusée sur Netflix nous plonge avec humour au cœur du département de littérature d’une université américaine, entre rivalités, luttes pour les bureaux et incompréhension entre enseignants et étudiants qui «ne passent rien».
Sandra Oh dans le rôle de Ji-Yoon. (ELIZA MORSE/NETFLIX/ELIZA MORSE/NETFLIX)
publié le 9 septembre 2021 à 15h39

Les séries télé, d’abord cantonnées à la vie domestique, ont pris leur essor et leur place dans les vies quand elles ont exploré des mondes professionnels, nous permettant de découvrir de l’intérieur des univers dont on ne connaissait souvent qu’une face publique (hôpital, tribunal, gouvernement, police, sport… chaque métier ayant donné lieu à un genre sériel) ; ou d’explorer des métiers un peu mystérieux (agent du renseignement, psychanalyste, businessman ou croque-mort). On a découvert le type de formation qu’apporte la forme même des séries, et le tournant accompli avec celles qui ont été produites à partir des années 90 (Urgences notamment) : l’intégration des personnages à la vie ordinaire des spectateurs ; l’initiation à des formes de vie non explicitées et à des vocabulaires nouveaux et initialement opaques. On se trouve d’emblée dans un pays dont on ne connaît pas la langue, et on apprend à la parler : cinq années dans le Baltimore de The Wire, c’est une vraie éducation, où Omar [dont l’interprète, Michael K. Williams, est décédé le 6 septembre, ndlr] fut notre maître et nous manque.

Il n’est donc pas étonnant qu’une série s’intéresse au monde de l’université, non pas sous l’angle familier de la vie de campus alcoolisée des séries pour jeunes, mais celui de la politi