Des paquets de mer en rafale giflent la matinale de France Inter, qui n’ont rien à voir avec la météo marine. Sur le pont du voilier, chaloupe l’équipage Salamé-Demorand, accrochés à leurs micros comme à un bastingage en folie, giflés mais ravis par les fulgurances inspirées de leur invité du jour, le poète-explorateur-écrivain-navigateur Sylvain Tesson. Floc floc, entre deux bourrasques, on cabote dans les criques du littoral celtique, de promontoire en promontoire (beaucoup de promontoires), de la Galice aux Shetland, en passant par la Bretagne, où l’invité s’est embarqué à la recherche des fées.
Il en a rapporté, forcément, un déjà best-seller, exposé aux foules sur les présentoirs profanes des Monoprix. On est le 11 janvier, et une poignée de sous-poètes grincheux n’a pas encore lancé une fatwa contre le barde des scintillements et des chatoiements, parrain du prochain Printemps des poètes, sur le thème de «la Grâce» (après «l’Ardeur» et «le Courage»).
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Au-dessus des mugs du matin, volettent des vocables inhabituels, merveilleux, magnifiques, miracle, et dolmens, et menhirs. On entend que toute cette ribambelle de promontoires (encore) constitue une même patrie. Articulant comme à la communale, Nicolas énumère «le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d’un hêtre, la rosée perlant sur une fourrure de bête» – les algues vertes et la pollution plastique faisaient relâche. Ne manquent que binious et cornemuses, excusés, mais peu imp