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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Tempêter contre la guerre, par Luc Le Vaillant

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Guerre au Proche-Orientdossier
Envoyons Ciaran et Domingos souffler dans les bronches des belligérants du Proche-Orient afin de sauver là-bas comme ici pacifisme et anticléricalisme, liberté d’expression et union des gauches.
Après le passage de la tempête Domingos, près de Rochefort (Charente-Maritime), le 5 novembre. (Philippe Lopez/AFP)
publié le 6 novembre 2023 à 22h07

J’ai encore cette illusion que les tempêtes remettent les idées en place, que les grands vents emportent comme fétus de paille les brindilles des bisbilles et que les pulvérisations salées finissent par nettoyer les écuries d’Augias que sont devenus nos naseaux et nos cerveaux. Par contre, je ne crois plus trop que pour échapper aux méfaits météo et guerriers, il suffise de courber l’échine et de laisser passer ouragans, orages et autres outrages. Il me faut enfin oublier ce fantasme de la bonne mère nature qui, après avoir manié le knout à l’excès, se ferait rassurante et réconcilierait Ariel et Caliban comme Caïn et Abel, avant de garantir aux Juifs comme aux Arabes paix et prospérité, salut et fraternité.

Il est probable que le futur proche ressemblera plutôt à cette petite maison qui, après le passage de Ciaran, manquait de se noyer en une de Libération, vendredi 3 novembre.

Le monde est, ces temps-ci, un îlot breton menacé par une submersion plus sanguinolente qu’écumante. Comme cette chaumière du Morbihan, l’humanité est tentée de fermer sa porte à double tour pour se protéger du dehors. Le toit d’ardoises s’accroche aux branches et les cheminées sifflent comme au départ du train blindé vers les cimetières de l’histoire. On pourrait se rassurer en se disant que les volets bleus ne sont pas définitivement clos et qu’une embellie diplomatique est toujours envisageabl