Loin de moi l’idée de m’émouvoir du palmarès (grotesque) du Festival de Cannes. Je vais plutôt m’exprimer concernant un autre mystère, la masse des critiques méprisantes de Top Gun : Maverick (Joseph Kosinski) dans les médias proclamés cinéphiles. La suite longtemps attendue du film d’action emblématique des années 80 n’est pas un chef-d’œuvre. Mais, contrairement à la plupart des films primés, c’est un très bon film, et un plaisir constant à voir ; ceux qui l’accusent aujourd’hui d’être une pâle copie de l’original sont aussi ceux qui n’ont jamais été capables d’apprécier le premier Top Gun de 1986 – qui fit de Tom Cruise, au charme gamin, sans complexe et ravageur, l’icône de la culture populaire de la décennie 80 (mais aussi des suivantes).
J’avais pour ma part découvert le génie de Tom Cruise en allant par hasard voir dans un ciné états-unien Risky Business (1983) où, déjà, il sidérait son public dans une scène devenue culte de danse en solo, en slip et chemise oxford. L’année de Top Gun, c’est aussi celle de son plus beau rôle, celui de Vincent Lauria, dans le chef-d’œuvre la Couleur de l’argent (Scorsese). Il est un peu commode d’oublier que la star des blockbusters a porté tant de films classiques, de Born on the Fourth of July (Stone, 1989), la Firme (Pollack,