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Chronique «Si j'ai bien compris…»

Tout le monde adore la police

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Ce n’est qu’une question d’éducation, la nôtre et la leur. Dès demain – qui sait ? – on aura des poulets aux petits oignons.
Gérald Darmanin, à Evry-Courcouronnes (Essonne), le 30 juin 2023. (Stefano Rellandini /AFP)
publié le 2 septembre 2023 à 7h12

Si j’ai bien compris, émeutes, refus d’obtempérer, violences dans les manifestations et incivilités de tous ordres vont vite être derrière nous. Bientôt, grâce à Gérald Darmanin et à leurs propres syndicats, les policiers seront mieux préparés au métier et ce sera la joie pour tous. Plus question de police de proximité mais d’intimité. Tous auront leur petit surnom : «Winnie», «Loukoum», «Ricard», «Trésor», «Biquette», «Chouchou», et, au commissariat, ce sera happy hour aussi bien pour le thé de 16 heures que pour l’apéro de 19 heures.

Chaque enfant aura pour parrain et marraine, grand frère ou grande sœur, des policiers qui, quand ils seront de faction devant les ministères ou les domiciles de personnalités, se délasseront en tricotant des brassières pour leurs filleuls – lesquels, en grandissant, ne se souhaiteront plus de vulgaires carrières de footballeurs ou footballeuses, pilotes de lignes ou stars de cinéma, mais ne rêveront que de police. Les prétendants à l’entrée de l’école de police seront donc si nombreux (et le concours si sélectif) qu’il ne sera pas rare d’entendre des déçus assumer, un peu honteux : «J’ai raté police, alors j’ai fait médecine.» Plus personne ne pourra prétendre au moindre poste politique sans avoir préalablement fait ses classes et ses preuves sur le terrain policier.

A Noël, les policiers distribueront aux enfants des matraques en chocolat et des menottes en gu