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Libération
Chronique «Si j'ai bien compris…»

Trahira bien qui trahira le premier, par Mathieu Lindon

A quel moment les fidèles compagnons d’Emmanuel Macron se rendront-ils compte que, somme toute, le Président est un usurpateur ?

Le président Macron lors de l'hommage rendu à l'amiral Philippe de Gaulle, à Hôtel des Invalides, à Paris, le 20 mars 2024. (Eric Beracassat/Hans Lucas via AFP)
Publié le 30/03/2024 à 7h50

Si j’ai bien compris, Emmanuel Macron a eu beau se démener pour diminuer les impôts, les droits sur sa propre succession risquent d’être salés pour les membres de ses divers gouvernements aspirant à être président à la place du Président, quand il aura été au moins constitutionnellement contraint de la laisser, cette place. Parce qu’on nous parle de 2027, mais encore faudra-t-il tenir jusque-là. En ces temps où on commémore le cinquantenaire de la mort du président Pompidou, on ne souhaite évidemment nulle maladie ni nul attentat à Emmanuel Macron, mais le fait est qu’il avait surgi comme un jeune homme énergique, plein d’ambition et de bonne volonté, et qu’on se retrouve face à un homme usé, vieilli, essoufflé, et incapable de relativiser son absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Ce serait bien dans la manière de Jupiter de démissionner, un coup de tonnerre qui lui donnerait éventuellement le droit de se représenter, s’il n’achève pas deux mandats consécutifs. Sauf que ça rebattrait tellement les cartes que, comme son modèle inversé François Hollande, Emmanuel Macron goûterait peut-être ce que c’est que de ne pas pouvoir se représenter, non parce que la Constitution l’interdit mais parce que les électeurs et les électrices n’y tiennent pas. Si jamais Gérard Larcher, en tant que président du Sénat, se retrouvait à l’Elys