Les élections législatives sont enfin derrière nous, et le moins que l’on puisse dire c’est que la campagne électorale de ces dernières semaines aura été l’une des plus éprouvantes, l’une des plus folles et des plus violentes que la France ait connues. Et si l’on pense que tout ce qui a été dit, clamé, déversé sur la place publique finira par rejoindre les eaux usées, on se trompe ; chaque flèche a malheureusement trouvé sa cible.
Ceux qui ont eu le plus à souffrir de ces assauts quotidiens sont aussi ceux qu’on a instrumentalisés à des fins purement électorales, à savoir les immigrés et leurs descendants, toutes divisions confondues, français ou pas, binationaux, bénéficiaires ou non du droit du sol, tout ça dans le même chaudron, sans distinction de statut, du moment que les apparences signalent un pedigree de mauvais augure.
Billet
Il n’y a pas eu un jour, pas même une demi-journée, où ces hommes et ces femmes injustement montrés du doigt ont pu bénéficier d’une pause pour respirer. Ils auront servi de chique à tous les dentiers, de carburant à tous les groupes politiques, de prétexte à tous les dégueulis racistes, comme s’ils étaient sourds, ou que leur statut «d’étranger» leur donnait droit à des shoots gratuits d’insensibilité. Jugeant que la politique du pays ne les concernait pas, on les a relégués aux derniers rangs, là où végètent les accessoires qui ne fonctionnent plus, alors que l’immense majorité d’entre eux travaillent, cotisent, participent activement à l’essor de la