Dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le Président signe solennellement un décret sur les pommeaux de douche. Il s’agit de libérer le débit de l’eau dans les salles de bains américaines. Ce débit a été réglementé par la foutue présidence précédente pour tenter de limiter la consommation des Américains. A l’appui de son décret, sous les portraits de Reagan et de George Washington, le Président prend son propre exemple. «Dans mon cas, j’aime prendre de bonnes douches qui prennent soin de mes cheveux magnifiques.» Or, avec les restrictions stupides, le Président doit attendre quinze minutes pour que le scalp atteigne le degré d’humidité désiré. Sans parler du rinçage. «Je prends le meilleur produit, je m’en mets une bonne dose, j’ouvre le robinet, et ça tombe goutte à goutte. Impossible de se rincer. C’est horrible», avait-il déjà déploré au cours de la campagne.
Tout d’un coup, la fière toison présidentielle accède au rang d’enjeu politique décisif, en balance avec le risque de sécheresse mondiale, ou avec l’inégalité de l’accès à l’eau. Au cours de la même conférence de presse, le Président a expliqué sa reculade sur la «révolution des tarifs douaniers», proclamée quelques jours plus tôt. Certes, c’est un immense succès, qui a amené des dizaines de