Menu
Libération
«Si j'ai bien compris...»

Tu quoque mi Philippe ?

Article réservé aux abonnés
Chronique «Si j'ai bien compris…»dossier
Emmanuel Macron s’emploie à décrédibiliser tous ses ennemis à la présidentielle. Sauf qu’il a crédibilisé un ami.
publié le 9 avril 2021 à 20h55

Si j’ai bien compris, un des rares avantages des Premiers ministres sur les présidents est qu’ils n’ont pas besoin d’être morts pour être franchement populaires. Edouard Philippe était bien vu quand il était à Matignon mais, depuis qu’il en a été licencié, il continue à grimper dans les sondages. Ça devient un problème quand le fusible saute pour mieux rebondir. Normalement, il aurait dû griller mais on a l’impression que le court-jus a plutôt fait des dégâts de l’autre côté. Emmanuel Macron l’avait choisi parce qu’il n’était pas le meilleur d’entre nous mais le Président a fait tant et si bien qu’il apparaît comme le meilleur d’entre eux. On comprend que le Premier ministre suscite la jalousie présidentielle : c’est quand même plus amusant d’exercer le pouvoir pour gouverner que pour présider. D’où la volonté présidentielle d’en faire un collaborateur. A force de dire au Premier ministre qu’il est là pour exécuter, son supérieur devrait se méfier qu’il finisse par entendre le verbe autrement. Les proches d’Emmanuel Macron ont beau faire savoir qu’Edouard Philippe mettait des bâtons dans les roues du temps qu’il était en activité, qu’il est plus à droite que le Président, eh bien quand même, la gauche préfère le plus à droite. On ne parle pas du « Premier ministre des riches » quand on l’évoque. Pour l’ISF aussi, il a exécuté. C’est également ça, être de droite : obéir à la hiérarchie. Alors que le Président semble dire en permanence : ce n’est pas de ma faute. Mais comme il