Plus de vingt ans après la naissance du poutinisme politique, qui entendait rendre à la Russie post-soviétique une armée capable de reconstruire l’Empire (russe et soviétique, véritable objectif du KGBiste), après s’être fait les dents sur les Tchéchènes, Poutine est entré en guerre et s’emparait, c’était il y a dix ans, du Donbass et de la Crimée, au nom de Catherine II et de l’histoire éternelle de la Russie. Il y a deux ans, il a voulu poursuivre ce kidnapping territorial avec son «opération spéciale» en Ukraine. Mais la démonstration impérialiste a échoué : la conquête qui ne devait prendre que trois jours, selon ses fanfaronnades, a dû en ravaler après d’énormes désillusions et autant d’échecs militaires dus à la résistance ukrainienne. Deux ans après l’invasion, le front est toujours aussi meurtrier, mais il n’a pas vraiment bougé. L’armée russe fait du surplace, a perdu sa célèbre flotte de la mer Noire en partie coulée, et se trouve accusée d’une multitude de crimes. L’hypothèse géostratégique de Poutine qui prévoyait que l’Union européenne devait se déliter, s‘est par ailleurs révélée fausse : elle s’est unie autour de la cause de la victime. De son côté, l’Ukraine n’arrive pas à repousser les Russes hors de ses frontières. Résultat : cette guerre est une énorme boucherie. Plusieurs instituts parlent de 100 000 morts de chaque côté, auxquels il faut ajouter des centaines de milliers de blessés, d’amputés et de gueules cassées, sans compter les veuves et les orphelin
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Ukraine : aux armes, Européens ! par Serge July
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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Des soldats ukrainiens le 19 février à Bakhmout, dans la région ukrainienne de Donetsk. (Diego Herrera Carcedo/Anadolu via AFP)
par Serge July
publié le 26 février 2024 à 17h33
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