Sur la photo de famille du post-#MeToo, beaucoup d’hommes ne savent parfois plus où se mettre. Devant, à côté, au second plan ? Ou carrément s’effacer ? Hommes et femmes seraient-ils devenus des adversaires, ou faut-il tenter de s’allier, et si oui, comment ? En s’inspirant du livre de la journaliste Giulia Foïs, Ce que le féminisme m’a fait, «Libé» donne la parole à ces hommes, écrivains, artistes, hommes politiques, hétéros ou homosexuels, qui racontent comment ils vivent leur nouveau rapport à la masculinité et au féminisme.
Notre travail d’autrices et d’auteurs est une aventure tectonique. Il s’agit de provoquer des tremblements de terre, de faire dériver des continents, de modifier les mappemondes. Il est possible que nous soyons un brin moins efficaces que la faille de San Andreas, mais le monde est notre matière et il est hors de question que nous le laissions dans l’état dans lequel nous l’avons trouvé en arrivant.
Il m’a toujours semblé bien plus intéressant et subversif d’être athée à l’égard du monde social plutôt qu’à l’égard de Dieu. Nous vivons dans une société majoritairement irréligieuse mais pleine d’idoles et de dogmes. Dès lors, il s’agit de ne pas croire en la tradition, en la validité du normal, des conventions et des gloires. La société est de la fiction solidifiée, il est salvateur d’en révéler les mécanismes, pas simplement pour le plaisir, mais pour nous émanciper.
Et puis, comme tous.tes les auteurices que j’aime, j’ai un ce