«Monsieur Armand, vous êtes sous la tutelle de Marine Le Pen, désormais ?» Assis à un bureau, le ministre de l’Economie, Antoine Armand, attend le début de la séance de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Dans ces minutes, équipes de radio et de télévision sont admises à poser quelques questions à la volée, et à réaliser quelques vues du ministre qui, assis, ne peut guère leur échapper. Les journalistes se pressent autour de leur captif.
«Vous êtes sous la tutelle de Marine Le Pen ?» Aucune réponse.
La veille, Antoine Armand a gaffé, donnant naissance à ce que la plupart des journalistes politiques ont dénommé un «couac». Il a d’abord expliqué au micro de France Inter qu’il ne recevrait pas le RN, dans le cadre de la préparation du budget 2025, ce mouvement se situant, selon lui, hors de l’arc républicain. Fureur de ladite Marine Le Pen. Le Premier ministre s’est empressé de recadrer son ministre. Et, a-t-on appris, s’est aussi empressé d’appeler Marine Le Pen pour s’excuser de l’affront ainsi fait au RN. Et le ministre s’est incliné. Dans un communiqué, il a finalement expliqué qu’il recevrait tous les mouvements politiques représentés à l’Assemblée nationale.
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Soit dit en passant, on peut se demander si Antoine Armand avait bien lu la presse dans les jours qui ont précédé et suivi sa nomination, et si oui, pourquoi il n’avait pas compris que son gouvernement se trouverait sous surveillance du RN. C’est une autre question.
Et le harcèlement continu