«Dans le paysage tumultueux de l’intelligence artificielle, une start-up française, Mistral AI, vient de faire une entrée remarquée avec son assistant virtuel, le Chat.»
J’avoue. En mal d’angle original pour traiter de l’intelligence artificielle, sujet de la semaine, j’ai cédé à la tentation de l’IA clandestine, qui ravage paraît-il toute l’économie mondiale : j’ai demandé à Mistral AI d’écrire une chronique à ma place. Mistral AI est le petit prodige français, dernier-né de l’IA, dont Xavier Niel (qui en est actionnaire) et Emmanuel Macron, d’une seule voix, nous ont assuré au cours du «sommet de l’IA» qu’il allait pulvériser la concurrence américaine et chinoise.
«Bonjour, ai-je poliment demandé au Chat – toujours parler poliment aux Chats, ils ne sont que des chats, après tout –, pourriez-vous écrire une chronique sur le Chat de Mistral à la manière de Daniel Schneidermann dans Libération ?»
En une seconde et demie, est donc arrivé ce long miaulement promotionnel, sur «l’entrée remarquée», qui «a su tirer parti de l’excellence académique française», avec son «approche centrée sur l’utilisateur, démonstration éclatante que l’Europe peut non seulement innover, mais aussi imposer ses propres standards».
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