Je ne suis pas fière de mon pays. L’histoire retiendra que le gouvernement d’Emmanuel Macron aura permis l’entrée de la préférence nationale dans notre bouquet de valeurs communes.
Je ne suis pas révoltée, je ne suis même pas en colère. Je suis triste. J’entends les éléments de langage de ceux qui se veulent «raisonnables» : les Français veulent qu’on durcisse les mesures contre l’immigration et ce texte montre qu’on les écoute sans pour autant adopter les positions du RN, disent-ils. Soit. Mais pourquoi le veulent-ils ? Parce qu’ils ont l’impression qu’on perd le contrôle, parce qu’ils en ont assez des «dérives de l’islamogauchisme», parce qu’ils ont peur de l’insécurité ou même de ce qu’on appelle les «incivilités» qu’ils attribuent aux étrangers présents dans notre pays.
Le texte voté mardi, grâce au RN et surtout aux LR qui ont réussi en gros à faire passer à l’Assemblée ce qu’ils avaient fait voter au Sénat, répond-il en quoi que ce soit à ces craintes ? Aucunement.
L’immigré malien, afghan, tchétchène, qui, désespéré par la misère ou le réchauffement climatique, vient du bout du monde car la France brille encore u