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Chronique «Economiques»

Vous avez dit «sanctions économiques»?

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La création d’une «task force» permettrait de mettre à mal les détenteurs des sociétés basées dans les paradis fiscaux et éviter, comme l’oligarque Arkadi Rotenberg en 2014, que des personnalités russes contournent facilement les mesures restrictives économiques imposées au régime de Poutine
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publié le 29 mars 2022 à 17h18

Arkadi Rotenberg, 70 ans aujourd’hui, a connu Vladimir Poutine à 12 ans quand ils s’entraînaient tous les deux dans le même club d’art martial. Il a fait plus tard des tas d’affaires en Russie grâce à cette amitié très précieuse. Par exemple, le gouvernement russe lui a bradé cinq filiales de Gazprom en 2008. La transaction lui a ainsi donné accès à des marchés publics très juteux comme la construction de pipelines entre l’Allemagne et la Russie. En 2019, sa fortune a été estimée à près de trois milliards de dollars. Arkadi Rotenberg correspond donc en tout point à la définition de l’oligarque : non seulement il est riche comme Crésus mais il a des liens étroits avec le régime de Poutine. Or, son nom est tristement associé à l’échec des sanctions économiques imposées en 2014 lors de la première invasion russe en Ukraine. En effet, l’enquête des Panama Papers a permis de révéler que Rotenberg a réussi à acheter pour 18 millions de dollars d’œuvres d’art à Manhattan et Londres en 2014 (dont un tableau de Magritte). Et le plus choquant, c’est qu’il a acheté ses tableaux seulement huit semaines après le début des sanctions… (1).

Comment a-t-il fait ? Un des montages utilisés pour contourner les sanct