Menu
Libération
Philosophiques

Wonder Woman, épopée inégale d’une femme puissante

Article réservé aux abonnés
Chronique «Philosophiques»dossier
Si la figure de la superhéroïne fut historiquement la première tentative de promouvoir le féminisme par la culture populaire, «WW 1984» peine à donner sa pleine mesure au personnage. Seule en son genre dans le film «Justice League», son rôle y est plus fort.
( )
publié le 8 avril 2021 à 21h16
(mis à jour le 9 avril 2021 à 5h16)

Non, je ne vais pas me joindre à la litanie des méchantes critiques de Wonder Woman 1984, quoique la déception soit grande par rapport au premier opus charmant et radical de 2017. Wonder Woman avait été un choc féministe par la force de la simple image de cette Amazone puissante et combative, et de sa force surhumaine, dont elle faisait la découverte et l’expérience en même temps que celle du monde contemporain ; celui de la Première Guerre mondiale – où l’héroïne jouait un rôle décisif. Le personnage de Wonder Woman, un des plus beaux de la maison d’édition DC Comics, fut un prototype, le modèle pour toutes les héroïnes de la culture populaire – Buffy, Sydney Bristow d’Alias, Captain Marvel, Sister Night de Watchmen… On sait à quel point il fut difficile de convaincre les studios de consacrer un film entier à WW – l’hommage final du film à Lynda Carter le rappelle de belle façon.

La figure de Wonder Woman fut historiquement la première tentative de promouvoir le féminisme par la culture populaire. Son créateur, William Moulton Marston, était un professeur de Harvard allumé, obsédé de l’histoire des Amazones… et de la recherche de la vérité. Les deux se retrouvent dans WW84, avec la scène d’ouverture de compétition sportive entre Amazones, et le thème moral qui domine le film : le refus des illusions et de l’hubris.

Wonder Woman était au départ une version féminine de Superman, qui a émergé au même moment historique de lutte contre le