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Ovidie: «Un paquet de mecs de gauche baisent comme des mecs de droite»

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Violences sexuellesdossier
Aujourd‘hui réalisatrice, l’autrice a toujours milité contre les violences sexuelles, des festivals anarcho-punk qu’elle fréquentait adolescente à son dernier documentaire sur le procès des policiers du 36 quai des Orfèvres accusés de viol.
Ovidie, en 2018. (Celine Nieszawer/Leextra via opale.photo)
publié le 6 mai 2022 à 9h01

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La réalisatrice et autrice Ovidie s’interroge sur le traitement judiciaire des affaires de viol dans son dernier documentaire, le Procès du 36, qui retrace l’audience en première instance de deux policiers accusés d’avoir violé une touriste canadienne dans leurs locaux.

«Je me suis d’abord dite antisexiste. “Féministe” était encore un gros mot au sein des luttes anticapitalistes d’extrême gauche où je militais ado, au milieu des années 90, à Châteauroux. Courait l’idée – stupide, rétrospectivement – que les féministes des années 70, la génération de nos mères, s’étaient institutionnalisées voire embourgeoisées. Quelques filles faisaient des badges et des stickers, noyés dans le flot des revendications. La petite musique considérait le féminisme comme une sous-lutte, et le capitalisme comme l’ennemi numéro 1, sans lequel le sexisme n’existerait pas. Il était pourtant bien prégnant au sein des luttes et des chambres à coucher des militants avec qui on sortait. Du genre à penser l’anticonsumérisme mais continuer de consommer les relations sans politiser l’intime. Il y avait – et il y a