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Santé

«Parler de violences gynécologiques s’inscrit dans le renouveau féministe porté par la vague #MeToo»

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La sociologue Aurore Koechlin a enquêté durant plusieurs années dans des cabinets de gynécologie. Alors que les affaires de violences sont plus nombreuses et plus médiatisées, elle appelle à questionner les pratiques et les normes de cette spécialité médicale.
En 2017, à Lille, manifestation féministe contre les violences gynécologiques lors du congrès du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). (Richard Baron /Light Motiv pour Libération)
publié le 16 octobre 2022 à 10h09

«Il faut un #MeToo de la gynécologie !» alertait, il y a un an, la porte-parole du collectif «Stop aux violences obstétricales et gynécologiques» de Sonia Bisch. Si les premières accusations ont précédé de peu la vague féministe, les affaires de violences sexuelles visant parfois d’éminents spécialistes se sont multipliées depuis. Le gouvernement n’a pas été épargné, une plainte pour viol accusant la secrétaire d’Etat chargée de la francophonie – et gynécologue – Chrysoula Zacharopoulou. En quelques années, la parole des patientes s’est libérée en la matière. «On a l’impression d’être comme une bagnole au garage, sans jamais savoir ce qui va nous arriver» ; «Je lui ai dit en pleurant que j’avais mal, que je voulais qu’elle arrête», peut-on lire dans les témoignages recueillis cet été par Libération. Des cas limites qu’on ne peut comprendre qu’en questionnant les pratiques et fondements mêmes du suivi gynécologique : pour une femme, écarter les jambes, serrer les dents et attendre qu’on insère divers appareils dans l’appareil génital est habituel, en