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Entretien

Claire Marin, philosophe : «Participer à un secret de famille, c’est toujours pressentir sa puissance de déflagration»

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La philosophe décortique la mécanique de l’omerta familiale qui entoure notamment les cas de violences sexuelles. Elle souligne la nécessité de la reconnaissance publique de faits aux effets destructeurs et déshumanisants.
Issue de la série «Ectoplasmes» (encre sur photographie anonyme couleur). (Coco Fronsac/VOZ'Image)
publié le 9 juin 2025 à 12h09

A Monaco, penser la vérité

Fake news, secrets de familles, mensonges… Jusqu’à dimanche, les Rencontres philosophiques de Monaco consacrent leur Semaine de la philo à la notion de vérité. Peut-on la faire éclore sur le divan ? Faut-il l’envoyer au diable ? Comment l’apprendre à nos enfants ? Seront présents entre autres la philosophe Claire Marin, la politologue Asma Mhalla, l’écrivaine Vanessa Springora, le psychanalyste Stéphane Habib ou encore l’essayiste David Djaiz. Programme sur philomonaco.com

Quelle famille n’a pas dans un coin un placard rempli de trahisons, d’infidélités ou de violences. Certains silences sont si lourds qu’ils laissent des traces indélébiles, jusqu’à se transmettre de génération en génération. Ces secrets, une fois révélés, s’apparentent à des tremblements de terre. De Vanessa Springora à Adèle Yon, en passant par Camille Kouchner, ces récits démontrent le poids des ombres et du mutisme sur le rapport à soi et aux autres.

La philosophe Claire Marin revient sur la nature de ces dissimulations qui menacent la structure même de la famille, elle souligne le «coût émotionnel monstrueux» pour celles et ceux qui les révèlent. Dans le cadre du Voyage à Nantes, l’autrice de