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Affaires PPDA-Hulot

Pauline Grosjean: «Les femmes cadres sont plus susceptibles d’être victimes de harcèlement sexuel que les femmes employées»

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Violences sexuellesdossier
Par peur de nuire à leur carrière, elles ont plus tendance à garder le silence face à des violences aussi exercées pour les remettre à leur place, explique la chercheuse Pauline Grosjean.
Photographie issue de la série «les Troupes de la Défense», en 2004, à Paris-La Défense. (Vincent Debanne)
publié le 17 décembre 2021 à 6h23

Economiste et chercheuse en sciences sociales à l’université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney, Pauline Grosjean a publié en septembre Patriarcapitalisme (Editions du Seuil). Elle analyse les ressorts économiques des affaires PPDA et Nicolas Hulot, tous deux accusés de violences sexuelles.

En quoi les témoignages contre PPDA recueillis par Libé vous ont-ils frappée ?

Leur diversité, en termes d’âge et de statut social, montre que n’importe quelle femme peut être victime de violences sexuelles, vieille ou jeune, ayant du pouvoir ou pas, en bas ou en haut de la hiérarchie sociale ou économique. C’est intéressant parce que nous ne savons pas précisément qui sont les victimes de harcèlement sexuel, à cause d’un manque de données, les entreprises n’étant pas obligées de publier les informations sur le sujet. Il existe néanmoins des études. Selon certaines d’entre elles, menées aux Etats-Unis, au Japon, en Suède auprès de milliers de personnes, plus les femmes ont du pouvoir économique, plus elles sont susceptibles d’être victimes de ces violences (1). Les auteurs qualifient cette situation de «paradoxe du pouvoir». Aux Etats-Unis, 57 % des cadres (contre 37 % des employées) déclarent avoir été victimes d’au moin